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Sensi, le 12-02-2013 à 21h16 :

Bonsoir,

Tout d'abord un grand Bravo pour ce forum, le partage de vos connaissances et bien sur vos oeuvres d'art vegetales .

D'avance, veuillez m'excuser pour l'absence d'accents, lors de la previsualisation de mon message, j'ai remarque qu'il y avait quelques problemes mais celui des apostrophes est resolu, j'aurai du lire .

J ai toujours reve d'avoir un mur vegetal chez moi mais etant donne que la maison est deja une serre et le grenier une sorte de jardin d'hiver, j ai mis ce projet de cote.

Et voilà que pour notre nouveau bureau mon patron me parle mur vegetal et du jour au lendemain le projet s'est mis en place.
Le mur fait 14.5 metre carre ( 7.05 * 2.6 m ) avec une double-porte pleine au milieu.
L'exposition : nous sommes au 3eme etage, oriente est-sud-est, le mur sera perpendiculaire au champ d’une fenetre, la piece est lumineuse ( 6 à 7 grandes fenetres alignees)
Le mur repose sur des panneaux de bois hydrofuge de 10 mm d'epaisseur recouvert une bache EPM et d’une 1ere couche d’aquanappe de 900g/m² de 5 mm d'epaisseur.
Deux grands bacs realises a partir des panneaux en bois hydrofuge, puis recouvert d'une couche EPM serviront de réservoir a eau. Les reservoirs se trouveront a l'arriere du mur et non a ses pieds. Ils ont ete relies et forme en circuit ferme.
La pompe n'est pas une pompe d'aquarium ou de bassin mais une pompe non submersible de forte puissance ( 3000l/heure, je crois, je ne l'ai pas achete).
Tout d'abord qu'en est-il de cette pompe, est-ce judicieux ? Je pense aux depots de sels mineraux de la nourriture qui pourraient obstruer quelque chose ?
Je me pose des questions :
Quand dois-je humidifier pour la 1ere fois l'aquanappe, avant ou apres l'installation des plantes.
L'installation des plantes me tracasse et leur quantite : j'ai opte pour des pots 8-9cm de diametre et 40 plantes/m². Est-ce trop de plantes ?
Je vais les disposer par groupes soit 575 plantes
- Adiantum raddiunum ‘Fragans’ et ‘luthi fritz’ a defaut de ‘capillus veneris’
- Asparagus falcatus et sprengeri
- Asplenium nidus
- Ficus repens « sunny »
- Pilea cadierei
- Peperomia Caperat ‘shumi red’
- Stahiphyllum
- Davalia
- Soleirolia soleirolli
- Pellae rotundifolia ( introuvable)

Y a t-il de mauvaises associations ?

Installation des plantes proprement dit :
Je compte faire des ouvertures de 15 cm tous les 10 cm et faire des poches de 15 cm de large et 10-12 cm de hauteur, sachant que j'ai prevu un espacement de 15 cm de hauteur entre deux ouvertures.
Est-ce viables pour les plantes ? On voudrait y ajouter un peu de mousse du Chili ?
Est-ce bien ? Dois-je remplir la poche completement et aux plantes, éliminer plus du 3 /4 du terreau ?

Autre sujet de préoccupation l’arrosage :

Pour un tel mur, quelle est la frequence des arrosages et surtout quel debit ? je n'ai aucune idee. L'aquanappe doit-elle toujours etre humide ou de temps en temps s'assecher pour eviter des champignons ?

Pour ecourter, la nourriture pour les plantes, y a-t-il une marque, des produits specifiques dont j'aurai besoin, comme chez GHE, la gamme Flora series et est-ce qu un activateur pour racines est vraiment en plus en hydroponie ?

Et enfin pour terminer, combien dois-je mettre pour un bon EC meter, dois-je prendre qui fait a la fois EC, PH, T°c et je ne sais plus quoi ?
J'ai encore plein de questions mais je vais au principal afin que ce projet soit viable, au moins quelques mois voire quelques annees. Je n'ai qu'une hantise, c'est que les plantes meurent .
D'avance un enorme merci pour les réponses que vous pourrez m'apporter.

Merci, merci

Bonne soiree.

Lhoteric, le 17-02-2013 à 17h30 :

Bonjour et merci pour l'intérêt que vous portez à notre site.

Tout d'abord, votre pompe. 3m3/heure semble un modèle suffisant pour remonter 2.5 à 3m de hauteur mais à vérifier, faites un essai, vous verrez bien. Il y a de très petites pompes très puissantes (cafetières espresso par exemple) et de grosses pompes qui ne relèvent rien. Donc je ne peux pas trop me prononcer mais à un certain niveau de débit, en général la pression est suffisante.

Pour ce qui est des dépots de minéraux, pas de problème avec un double filtre : en premier un filtre grossier (perlon, billes...) pour les gros morceaux et ensuite un filtre fin (ouate) pour les petites particules. Selon le goutte-à-goutte, il faut faudra une filtration plus fine (filtre à tamis).
C'est pourquoi, perso, je ne m'embête pas avec des filtres fins et je lacère mes tuyaux pour que ça pisse plutôt que ça goutte, comme ça pas de risque que les goutteurs se bouchent. Cela implique des arrosages plus courts et moins fréquents.

Vous devez rincer l'aquanappe avant d'installer quoi que ce soit de vivant car celles-ci sont parfois traitées avec des produits fongicides.

40 plantes au mètre carré, c'est pas mal pour du micro-godet. Certaines plantes peuvent être très grandes et couvrir rapidement un demi mètre carré, et éliminer du coup les voisines : asplenium, asparagus, spathiphyllum (certains spathis sont très grands et d'autres nains).

Les mauvaises associations, c'est généralement :
- plantes phytotoxiques comme certains marantas, calathéas... Je ne les connais pas toutes ;
- plantes qui font des ombres très fortes (feuilles larges, sombres et épaisses) comme les aspleniums et les spathis collées à de petites plantes tapissantes qui elles, ont besoin de lumière comme le soleirolia.

L'humidification de l'aquanappe. La plupart des professionnels font touer le goutte-à-goutte au moins deux fois par jour et les substrats sont constamment imbibés. Je trouve cela très risqué pour ces raisons :
- les plantes crèvent au premier coup de sec vu qu'elles n'ont pas l'habitude ;
- la croissance est plus rapide, ce qui n'est pas une bonne chose pour un mur végétal, on doit tailler plus souvent et la concurrence entre les plantes est plus forte ;
- ça consomme plus d'eau ;
- risque de pourrissement des racines si températures froides ;
- cela correspond plutôt à des plantes de milieu lacustres et tropicales humides (exit l'asparagus qui lui préfère être plus au sec) ;
- angoisse permanente que ça se bouche, que ça ne goutte pas assez ;
- réglages fins à refaire régulièrement.

Pour l'organisation des plantes, pas la peine de respecter forcément une trame ortho et systématique, il est préférable d'espacer les plantes en fonction de leur capacité de développement. Ne pas mettre par exemple une orchidée 15cm sous un asplenium, elle mourra en quelques semaines. En revanche, vous pouvez très bien planter un pilea, un fitonia et un ficus repens côte-à-côte ou dans la même poche et s'ils ont la place de se propager chacun dans une direction différente.

La mousse du chili (sphaigne) est tout à fait recommandé pour de nombreuses plantes épiphytes, c'est un bon substrat mais plutôt à réserver pour les épiphytes. L'asparagus, le ficus et l'adiantum risquent de ne pas appércier.
Considérez la sphaigne comme un support de culture que comme un substrat car c'est très pauvre en nutriments. Préférez les tourbes et terreaux pour plantes vertes.

Plus vous mettrez de substrat, mieux ce sera. Cela favorise la micro-faune, évite le dessèchement rapide, laisse de la place aux racines...

Les champignons se développent lorsque la matière organique est en trop grande quantité et qu'elle se dégrade trop vite et trop partiellement. Les ammoniacs et nitrites prolifèrent souvent au début et c'est normal. Les champignons apparaissent en général quelques semaines après le rempotage ou la mise en place d'un mur puis disparaissent une fois l'équilibre organique installé. Ne pas essayer d'éradiquer les champignons.

Je ne saurai vous conseiller de produits nutritifs pour l'hydroponie. Etant contre ce genre de trucs, je ne m'y intéresse pas.
Normalement, le substrat suffit amplement s'il est bien adapté, d'autant qu'on ne cherche pas la croissance dans un mur végétal, au contraire ; on fait de l'art du bonsaï.

Pas besoin de vous embêter avec tout un tas de sondes. Je n'en ai jamais eu besoin. J'ai juste des bandelettes d'aquariophile pour mesurer le ph, le taux de nitrates, nitrites, magnésium, calcium et phosphore. Si ces facteurs sont ok, le reste sera très facile à corriger. Sans substrat, vous aurez à coup sûr des carences en oligo-éléments, en bactéries etc... et vous serez alors obligé de jouer au cannabiculteur apprenti chimiste.
Vous pourrez ajouter au substrat ou dans votre réserve d'eau :
- des clous en fer si chez vous l'eau du robinet en manque ;
- des acides doux (citrique par ex) pour redescendre le ph au besoin ;
- des oligo-éléments variés selon carences mais perso, je n'y ai jamais eu recours, mes substrats étant bons et les poissons jouant un grand rôle dans le cycle de l'apport organique.

Pour conclure, respectez les trois règles les plus importantes de l'agronomie et tout ira bien :
- le facteur limitant (le fait que donner davantage d'engrais ne sert à rien si vous avez des carences en lumière par exemple) ;
- les conditions de culture adaptées à l'origine géographique de la plante et à ses conditions de vie ;
- le complexe argilo-humique pour maintenir de la "vraie vie" au pied des plantes et non pas un support stérile avec engrais.